Une longue semaine d'automne passée dans ma belle-famille,
tristement assombrie par les funérailles de ma belle-mère.
Météo fantastique, l'été des Indiens je crois... soleil, pas un
nuage et températures 15°C la nuit, 22°C le jour.
J'avais apporté des cerfs-volants pour passer le temps.
Mais voilà, pas de vent, seulement les brises thermiques...
Il me fallait un de mes cerfs-volants très légers qui étaient tous demeurés en arrière, à la maison.
Pourquoi ne pas en faire un en sa mémoire, et m'en servir tout de suite?
Les moyens de bord pour la fabrication d'un Rokkaku SUL pour faire du KAP vidéo?
Des tiges d'herbages séchées, du papier collant et un rouleau d'emballage-cadeau.
Voici le cerf-volant en fabrication, tout comme le radeau de Thor Heyerdahl
qui utilisa des matériaux naturels pour la construction de son radeau,
j'ai nommé celui-ci le Rok Kon-Tiki.
Ces tiges sont à peine plus grosses que la tige interne d'un stylo-bille et étaient très fragiles.
En enrobant plusieurs d'entre elles ensemble avec du fil à coudre, on obtient une rigidité.
De plus, on peut ainsi s'assurer un diamètre constant sur la longueur en les positionnant tête-à-queue.
Une cordelette fixée au pourtour de la voile avec du ruban gommant assure une protection contre
les déchirures et déformation du plastic d'emballage-cadeau.
12 pieds carrés de surface, et un poids de 106 grammes; cela devrait voler par vents très légers.
Le plastic clair est très épais et assez lourd, j'aurais sans doute pu réduire de moitié le poids, en
choisissant une pellicule moins lourde, mais c'était tout le matériel disponible ce soir-là.
Voici l'ébauche de la bride en 4 points qui servira de retenue du cerf-volant.
La tension mise sur les tiges pour le cabrer en angle dièdre indique qu'il restera fragile par vents plus forts.
En comparaison, un plus petit rokkaku de 3,25 pieds carrés pesant 56 grammes laisse présager un vol par
vents encore plus faibles pour son grand frère.
Au décollage inaugural, il est devenu évident qu'il faudrait solidifier le support du cadre sous la pression
du vent. Aussi, deux autres points de support furent ajoutés, un sur le nez et l'autre au milieu de la dorsale,
via des lignes de bride additionnelles. Du scotch renforci protège les tiges aux points d'attache des brides
très visibles sur cette photo.
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On le voit ici prendre ses hauteurs pour son premier vol une fois les brides additionnelles en place.
Étant transparent le rend très furtif, déjà la mini-caméra est suspendue dessous et on part pour une
randonnée de photographie aérienne. On ne le remarquera sûrement pas.
Mais voilà qu'une avionnette qui ne respecte pas le minima au-dessus des habitations de 1,000 pieds
vient à environ 200 pieds de mon léger papillon qui lui vogue à 200 pieds... j'ai eu chaud.
Voici quelques trames extraites d'une vidéo prise sous le Rok Kon-Tiki cette journée-là et
d'autres par la suite:
Il tire surprennament fort lorsqu'un vrai vent et non un souffle thermique s'annonce.
À date il a survécu à plusieurs vols prolongés dans des vents allant jusqu'à 6 km/h.
Il ne faut pas toujours se fier à la force brute de l'armature, entre le chêne et le roseau,
il existe souvent des différences intéressantes.
Et le plus beau de cette histoire? C'est que le Rok Kon-Tiki peut se ranger dans l'auto.
Il demeura accroché à un mur pour ces jours sans vents, à la mémoire de ma belle-maman.